Recueils



Esclavage

Depuis de tre?s nombreuses anne?es,
on parle du « suaire de Turin » ;
on va le voir,
on en fait un sujet de quasi-ve?ne?ration.
Mais a-t-on jamais pense? a? ce fait
impre?gne? d’humilite? et d’amour ?

Avant le repas de la Pa?que, sa dernie?re Pa?que terrestre,
Je?sus enleva ses ve?tements personnels
pour draper autour de sa taille un linge,
s’appre?tant a? laver les pieds de ses disciples.

L’apo?tre Jean nous dit que c’est avec ce linge
qu’il les leur se?cha…
sachant qu’ils allaient l’abandonner,
mais les ayant choisis,
du moins onze d’entre eux,
pour poursuivre sa ta?che d’amour.

Non seulement il lava toute la mise?re,
la poussie?re, la salete? de ces pieds qui,
le suivant,
avaient de?ja? « servi » le Tre?s-Haut,
mais c’est avec le linge qui avait enveloppe? son corps a? lui,
qui avait entoure? ses « entrailles de mise?ricorde »,
qu’avec amour,
comme une me?re se?che son enfant apre?s son bain,
il essuya ces pieds si humains,
qui les conduiraient, comme leur Mai?tre,
aux perse?cutions,
et pour plusieurs,
a? la mort.

Ainsi e?taient-ils « marque?s ».
Non par un suaire,
mais par l’humilite? du travail d’esclave ;
des esclaves d’amour qu’ils e?taient appele?s a? e?tre.