Recueils



Fondations

Luc, dans son e?vangile, nous raconte qu’un matin,
Je?sus se tenait au bord du lac de Ge?ne?sareth ;
les gens arrive?rent en foule pour l’e?couter, et le pressaient de toutes parts.
Je?sus aperc?ut deux barques sur la rive ;
les pe?cheurs en e?taient sortis, et lavaient leurs filets, leur travail termine?.
Je?sus monta dans l’une des barques, celle d’un certain Simon ;
il s’assit, et se mit a? enseigner la foule.
La? re?sidait sa ta?che premie?re.

Plus tard, il dit a? Simon :
« Avance ta barque en eau profonde, et jetez vos filets pour pe?cher. »
Simon lui re?pondit :
« Nous avons travaille? toute la nuit, sans rien prendre…
Mais puisque tu me dis de le faire, je jetterai les filets. »

Luc poursuit son re?cit en pre?cisant qu’ils prirent tant de poissons
que les deux barques furent remplies a? ras bord… et enfonc?aient !
Pierre, alors, tomba a? genoux devant Je?sus et lui dit :
« Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pe?cheur ! »
Il avait, en effet, vu le Tout-Puissant a? l’œuvre
d’une manie?re si miraculeuse,
qu’il pressentait la grandeur de Je?sus,
et en e?tait effraye?.

Mais Je?sus lui dit :
« N’aie pas peur. De?s maintenant, ce sont des hommes que tu prendras ! »
Et l’on sait quel fougueux apo?tre Pierre devint
apre?s les faiblesses de sa formation.

Ce qu’il avait fallu, d’abord,
c’est que Je?sus entre dans sa barque, son lieu et son moyen de travail ;
qu’il en prenne les commandes :
« Avance en eau profonde ! »
Il avait fallu qu’e?reinte?, Pierre accepte de repartir ;
que bredouille, malgre? ses grandes connaissances du lac,
il accepte l’ordre invraisemblable
d’un non-professionnel…

La? seulement se produisit le miracle.

Aux environs de 200 ans apre?s Je?sus-Christ,
le Romain Tertullien, devenu chre?tien, disait :
« Je crois, parce que c’est absurde ! »

Simon, surnomme? plus tard Pierre,
par son nouveau Mai?tre,
aurait pu dire la me?me chose

Mais d’abord,
il accepta que Je?sus entre dans sa barque :
il faut, absolument, ce « Oui, viens ! »

Puis il obe?it
en acceptant, humblement, de devenir « second »,
subordonne?, malgre? ses grades de mai?tre-pe?cheur.

Ensuite,
il laissa de co?te? la pense?e d’un repos bien me?rite?,
compensation bienfaisante
a? l’e?puisante fatigue
d’une nuit de travail sans succe?s…

Tout cela est la base, vitale,
d’une vie chre?tienne consacre?e,
sans mesure, a? Je?sus-Christ.
Oui, le Souverain du ciel et de la terre
fait alors bonne mesure d’interventions,
de miracles, de be?ne?dictions, d’amour !