Recueils



Brins d’osier

Dans notre enfance, nous avons appris une poe?sie
dont le refrain disait :
« Brins d’osier, brins d’osier, courbez-vous, assouplis,
sous les doigts du vannier… »
Chaque strophe e?voquait un objet qu’avec l’osier, les joncs,
le mai?tre-vannier fabriquait.
Dans ma me?moire surcharge?e, monte ce vers seul :

« Brins d’osier,
vous serez la cage
ou? l’oiseau chante… »

Le Cre?ateur, depuis l’aube du monde,
appelle le visible a? surgir de l’invisible ;
a cre?e? l’e?tre humain pour l’aimer et en faire son fils,
son ami, son collaborateur ;
est venu en un corps humain,
afin de redresser la trajectoire descendante de cette plane?te.

Et a? ceux qui croient en lui et qui l’aiment,
il demande d’e?tre entre ses mains des « brins d’osier »,
longuement pre?pare?s,
afin d’acque?rir solidite? et souplesse,
pour devenir ce dont le mai?tre a besoin…
Objet utilitaire et… cage ou? l’oiseau chante.

Dans notre cage thoracique bat un cœur, et dans ce cœur,
le Dieu d’amour demande a? vivre.
Le sachant source de vie et source de tendresse en nous,
le chant ne doit-il pas jaillir, tout naturellement,
comme l’oiseau chante,
pour lancer vers le ciel notre reconnaissance et notre joie ?…